« Je crois, en définitive, que savoir peindre ne veut dire que savoir représenter. Représenter une idée devient un idéal. »
Peintre italien, Valerio Adami a suivi une formation artistique classique à l’Académie des Beaux-arts de Milan et fait ses premières classes dans l’atelier d’Achille Funi. Rapidement, il s’oriente vers des représentations figurées qui ont une portée politique ou critique, le rattachant au mouvement de la Figuration Narrative. Dès les années 1960, sa peinture intéresse les galeristes qui l’exposent dans les capitales européennes, mais il faut attendre les années 1970 pour que s’exprime véritablement le “style Adami” qui fait sa réputation.
Alors qu’il multiplie les voyages et les rencontres à travers le monde, il utilise sa peinture comme une sorte de système de mémoire. Il peint des portraits, notamment de célébrités, et invente des compositions sur le thème de ses voyages, des arts ou du théâtre. Ses sujets, personnels ou historiques, constituent ses références mentales, des idéaux tant pour la mémoire individuelle que collective.
En excellent dessinateur, Adami déconstruit l’espace du tableau en faisant fusionner, grâce à la ligne, les personnages et leur environnement. C’est là sa marque de fabrique : chaque motif est cerné et coloré à la manière des vitraux, offrant un effet visuel très fort, exalté par l’emploi des couleurs vives et non réalistes. Adami réussit le tour de force d’être aussi bon dessinateur que coloriste.
"Les couleurs donnent une voix aux formes d'Adami ; ses dessins parlent à travers ses gris et ses verts, ses bleus et ses ocres, ses rouges et ses oranges. En avançant, la ligne raconte et trace une histoire ou des histoires ; les couleurs donnent à ces histoires une voix et un corps. La voix avec laquelle nous parlent les formes picturales d'Adami est claire et précise, grave, sans pathétisme. C'est une peinture qui ne hausse jamais le ton. Au contraire, le plus souvent elle choisit la réserve." (Octavio Paz, poète, in “Valerio Adami - En Puisaye cahier N°11, La ligne narrative”, 2003).
