
« Etre artiste, c’est avoir la capacité de transformer les problèmes en beauté. »
Troy Henriksen est un peintre américain d’origine norvégienne que rien ne semblait destiner à la peinture. Ayant toujours rêvé de devenir pêcheur comme son père, il décide, à 15 ans, de le suivre pour apprendre le métier. Une fois en mer, la réalité le dépasse. En quelques années, il boit, se drogue et se retrouve partagé entre la réalité et ses rêves. S’il revient à une vie plus saine, il n’est pas épanoui pour autant. A 26 ans, au point culminant d’une dépression, il trouve dans la pratique picturale une échappatoire. C’est le début d’une nouvelle vie. Deux ans plus tard, il s’installe à Boston pour peindre et tout apprendre sur l’art. Autodidacte et isolé, il peine à percer. En 1998, à 36 ans, il s’installe à Paris. Ses efforts payent : il se fait remarquer par le galeriste Eric Landeau qui fait décoller sa carrière.
La peinture de Troy traduit une joie sans réserve. De son passé houleux, il ne veut tirer que le meilleur. Il explique : “Pour moi, être artiste, c’est avoir la capacité de transformer les problèmes en beauté”. Animé par le seul désir d’exprimer sa vision poétique du monde, Troy produit des oeuvres figuratives très colorées et lumineuses. Dans ses portraits comme dans ses paysages urbains, symboles et écritures se mêlent et se superposent harmonieusement. Au premier abord, le style paraît naïf car Troy joue avec la grammaire des couleurs et des proportions. Il renvoie le spectateur à l'imaginaire de l’enfance quand le ciel peut être rouge et parsemé de fleurs.
Pourtant son oeuvre n’est pas si simple qu’il ne semble. Le spectateur est obligé de regarder chaque tableau de loin, puis de près, puis de regarder encore pour découvrir un nouvel élément, un détail qui fait sens. Les mots jouent un rôle clef dans l’art de Troy. C’est l’écriture qui permet de discerner la profondeur et la poésie de son travail, toujours subtil et dans l’émotion. Qu’elle soit sous forme d’une courte phrase, de quelques lettres ou d’un jeu de mot, l’écriture tâtonne, avec des ratures ou des pensées amusantes.